Créé initialement par Daniel Cauchy, systémicien et formateur, le jeu de la ficelle a été expérimenté durant près de dix ans avec différents publics avant d’être finalisé sous sa forme actuelle en 2008 grâce aux apports de 11 organisations appartenant à des domaines d’action très diversifiés : formation, coopération au développement, recherche scientifique, action syndicale, promotion de la santé, défense de l’environnement, agriculture paysanne...
L’histoire de la naissance de la ficelle par Daniel Cauchy :
"Prenez un soupçon de révolte face aux maltraitances, quelques rencontres décisives dans le monde de la « bio », ajoutez un engagement dans le champs de l’éducation, une dose d’expérience de cuisinier et de gérant de restaurant, le soutien de « maîtres » bienveillants, une formation en systémique, des lectures inspirantes ; mélangez avec quelques amis engagés et vous obtenez un bonhomme qui prenait son bâton de pèlerin pour « dénoncer » l’absurdité de notre système alimentaire et proposer une « assiette écologique ».
Un peu fatigué de répéter toujours la même chose, voilà qu’il rencontre des membres d’une association de Saint-Gilles (qui s’appelait Amok) et qui lui demandent de venir répéter encore une fois son laïus. Ce petit groupe dynamique organisait plusieurs activités avec le CNCD et proposa des rencontres pour imaginer quelque chose de plus vivant et de plus « appétissant » qu’une conférence … !
Ce qui préoccupait déjà ce bonhomme à cette époque, c’était de montrer les liens, le « système » que fait notre assiette. Quelques expériences en des lieux étranges comme la fondation universitaire pour l’environnement de l’ULB lui avaient fait comprendre que le moment était difficile pour aborder cela : « vous mélangez tout » ou « mais monsieur, c’est du pluridisciplinaire » si l’on était très poli ! Comment expliquer, bien sûr, mais aussi montrer, faire sentir, rendre évident ?
Dans sa formation en systémique les jeux de rôles étaient très présents (et de un), quoi de plus évident pour désigner des liens qu’une ficelle (et de deux) : la recette s’ébauche ! Un peu de méthodologie du changement en systémique (et de trois) : ne pas désigner le consommateur comme coupable mais construire une attitude de résistance à un système : la recette est complète.
Le premier jeu de la ficelle se déroula donc à St Gilles le 12 novembre 1999 avec une cinquantaine de personnes. Les échos furent très positifs, aussi il garda la ficelle pour ses rencontres avec des groupes ; chouette les gens faisaient eux-mêmes la conférence. Le premier WE de formation eut lieu à la ferme du Hayon, organisé par le Réseau des Consommateurs Responsables. Il y reçut de Marc une très belle ficelle en chanvre qu’il utilise encore ! De fil en aiguille, de groupes en groupes, il rencontre Aline Wauters qui l’invite à un week-end de Quinoa, et voilà Michel Luntumbué qui trouve ce travail intéressant et considère qu’il faut en faire un outil pédagogique. Il parvient à trouver un subside et alors commence une autre aventure : écrire tout cela. Heureusement, Cécile Imberechts et Malorie Cauchy sont de la partie et y mettent leur cœur et leurs compétences. Déjà Quinoa et Rencontre des Continents œuvrent ensemble, mais nous décidons de construire l’outil en réseau en mobilisant d’autres associations, afin d’indiquer en cela le croisement des préoccupations environnementales, sociales et de santé. Aussi, il faut le dire, pour inviter à une réflexion commune et proposer de croiser nos préoccupations.
La suite, vous la connaissez, l’enfant a grandi, est devenu autonome, a trouvé d’autres papas et s’est multiplié. A un moment de la vie, on devient grand-père."